Letras

quinta-feira, 28 de janeiro de 2010

A semana sangrenta

versão portuguesa de La semaine sanglante, de Jean-Baptiste Clément e Pierre Dupont (1871). Canção sobre o fim da Comuna de Paris e a violenta repressão que acabou com os seus sonhos. Sim, mas...

P’ra além do bufo e do militar
Já só se vêem nos caminhos
Velhos e tristes a chorar
Pobres viúvas e meninos
Até Paris cheira a miséria
Mesmo os sortudos assustados
A moda também vai à guerra
Há passeios ensanguentados

Sim, mas... a terra treme
Os dias maus vão acabar
O contra-ataque não se teme
Se toda a gente se juntar

Perseguem, prendem e fusilam
Qualquer pessoa ao acaso
A mãe ao lado da sua filha
Nos braços do velho o rapaz.
Em vez da bandeira vermelha
O que se agita é o terror
Do escroque que se ajoelha
Aos pés do rei, do imperador

Sim, mas... a terra treme
Os dias maus vão acabar
O contra-ataque não se teme
Se toda a gente se juntar

Já os agentes da polícia
Estão nos passeios outra vez
Acham (o) serviço uma delícia
Com as pistolas que tu vês
Sem pão, sem armas, sem trabalho
A gente vai ser governada
Por um vigário ou um paspalho
Por bufos e por cães de guarda

Sim, mas... a terra treme
Os dias maus vão acabar
O contra-ataque não se teme
Se toda a gente se juntar

O povo atrelado à miséria
Será que vai ser sempre assim?
Até quando os senhores da guerra
Vão ficar com todo o pilim?
Vai até quando a santa elite
Tratar-nos assim como gado?
Pra quando o fim deste regime
da injustiça e do trabalho?

Sim, mas... a terra treme
Os dias maus vão acabar
O contra-ataque não se teme
Se toda a gente se juntar


Mais informações:
Ouvir aqui a versão original em francês.


Letra original:
Sauf des mouchards et des gendarmes,
On ne voit plus par les chemins,
Que des vieillards tristes en larmes,
Des veuves et des orphelins.
Paris suinte la misère,
Les heureux mêmes sont tremblant.
La mode est aux conseils de guerre,
Et les pavés sont tous sanglants.

Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! à la revanche,
Quand tous les pauvres s’y mettront.
Quand tous les pauvres s’y mettront.

Les journaux de l’ex-préfecture,
Les flibustiers, les gens tarés,
Les parvenus par l’aventure,
Les complaisants, les décorés
Gens de Bourse et de coin de rues,
Amants de filles au rebut,
Grouillent comme un tas de verrues,
Sur les cadavres des vaincus.

Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! à la revanche,
Quand tous les pauvres s’y mettront.
Quand tous les pauvres s’y mettront.

On traque, on enchaîne, on fusille
Tout ceux qu’on ramasse au hasard.
La mère à côté de sa fille,
L’enfant dans les bras du vieillard.
Les châtiments du drapeau rouge
Sont remplacés par la terreur
De tous les chenapans de bouges,
Valets de rois et d’empereurs.

Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! à la revanche,
Quand tous les pauvres s’y mettront.
Quand tous les pauvres s’y mettront.

Nous voilà rendus aux jésuites
Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup.
Il va pleuvoir des eaux bénites,
Les troncs vont faire un argent fou.
Dès demain, en réjouissance
Et Saint Eustache et l’Opéra
Vont se refaire concurrence,
Et le bagne se peuplera.

Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! à la revanche,
Quand tous les pauvres s’y mettront.
Quand tous les pauvres s’y mettront.

Demain les manons, les lorettes
Et les dames des beaux faubourgs
Porteront sur leurs collerettes
Des chassepots et des tampbours
On mettra tout au tricolore,
Les plats du jour et les rubans,
Pendant que le héros Pandore
Fera fusiller nos enfants.

Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! à la revanche,
Quand tous les pauvres s’y mettront.
Quand tous les pauvres s’y mettront.

Demain les gens de la police
Refleuriront sur le trottoir,
Fiers de leurs états de service,
Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans armes,
Nous allons être gouvernés
Par des mouchards et des gendarmes,
Des sabre-peuple et des curés.

Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! à la revanche,
Quand tous les pauvres s’y mettront.
Quand tous les pauvres s’y mettront.

Le peuple au collier de misère
Sera-t-il donc toujours rivé ?
Jusques à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé ?
Jusques à quand la Sainte Clique
Nous croira-t-elle un vil bétail ?
À quand enfin la République
De la Justice et du Travail ?